Icarie constitue une destination touristique parfaite pour la gastronomie! Vous y découvrirez des recettes et des mets qui ont une histoire séculaire. Vous apprendrez de quoi se nourrissent les autochtones et pourquoi ils vivent longtemps, en bonne santé et toujours avec le goût de la fête! La gastronomie est un élément fondamental de la culture particulière de l’île, qui est liée à l’histoire du lieu et aux caractéristiques de la société. Voilà pour les Icariotes un moyen de communiquer avec le monde, à travers un parcours unique de saveurs!
La tradition gastronomique à Icarie combine un résultat savoureux avec une haute valeur nutritionnelle, ce qui procure plaisir, santé et longévité.
Les secrets de la cuisine icarienne:
- des produits de qualité unique issus de la terre icarienne, où prédominent les herbes aromatiques, l’huile d’olive, le fromage et la viande de chèvre.
- le célèbre vin rouge corsé.
- la famille et les amis qui se réunissent autour d’une table et partagent un repas.
Découvrez un à un les secrets de la cuisine icarienne et intégrez-les à votre alimentation quotidienne. Toute Icarie dans votre assiette!
Le Vin
Le vin du Pramnos! Le vin du dieu Dionysos! Chaque visiteur de l’île doit goûter au vin d’Icarie. Il sera sûrement ensorcelé et il ne voudra pas quitter l’île.
Icarie est réputée pour son vin rouge corsé aux propriétés bienfaisantes, connues par la mythologie. Ainsi son nom, « le vin du Pramnos », est associé au culte du dieu Dionysos. D’ailleurs, selon la mythologie, Dionysos est né à Icarie, précisément dans une grotte près de Drakano. Dans l’antiquité, le mot « Pramnios », c’est à dire « du Pramnos », provient de deux mots : « Il calme la fureur », tandis que, selon une autre hypothèse, il y avait à Icarie une montagne, la Pramni, où étaient cultivées des vignes (« les vignes de la Pramni »), d’où provient le vin du Pramnos. Selon des recherches postérieures, le nom provient du Pramnos, la chaîne de montagnes appelée aujourd’hui l’Athéras.
Depuis Homère, on connaît aussi le « Kykéôn », un breuvage magique particulier, composé de vin du Pramnos, d’un fromage local et de farine d’orge. Ce breuvage avait la propriété de guérir et de donner de la force aux guerriers. Dans l’antiquité et aux temps historiques qui ont suivi, la zone viticole d’Icarie se trouvait près de la ville d’Inoï et dans les parties montagneuses de l’île, la région de Koskinas, ainsi que celles de Manganitis, Koumaro, Kamba (au-dessus de Xylosyrtis), Lagada, etc.
Le vin du Pramnos est un vin sec de couleur rouge-noire qui atteint de manière naturelle une forte teneur en alcool, plus de 16 degrés, ce qui le rend particulièrement corsé. Il y a très peu d’endroits au monde qui présentent ce phénomène. Aujourd’hui, à Icarie, nous rencontrons de la vigne, surtout dans les régions d’Evdilos, de Rachès et de Proespéra. Vous pouvez goûter toutes les variétés du vin icarien et apprendre de près les secrets de sa production, dans les quatre caves vinicoles organisées de l’île.
Le premier inventaire officiel sur la spécificité du vignoble d’Icarie remonte au 3/2/1970, sur décision du ministère de l’agriculture, quand a été autorisée la culture de la variété « Fokiano » à Icarie. En juin 2006, l’état a qualifié le vin d’Icarie de « Vin de Pays », c’est à dire avec l’indication de son origine géographique.
A Icarie, sont produits au total 12 « Vins de Pays » avec les variétés de raisin suivantes : Fokiano (raisin noir), Bégléri (raisin blanc), Athiri (raisin blanc), Assyrtiko (raisin blanc), Vaftra (raisin noir) et Mandilaria (raisin noir). Les types produits sont le blanc, le rouge et le rosé, en sec, demi-sec et moelleux. On produit aussi une variété de vin biologique.
Plus précisément, la variété Fokiano apparaît dès le XVème siècle ap. J.C. et son nom est associé au célèbre vin du Pramnos. Les grappes ont une structure dense, elles sont grosses, rouges, de forme conique ; les baies quant à elles ont une taille moyenne. Le vin produit a un arôme particulier. La vigne, taillée en forme de coupe, est cultivée en terrasse, sur des sols calcaires et schisteux. Cette variété est résistante à la sécheresse et mûrit de mai à septembre.
La kathoura
La kathoura ou kathouritsa (pour le petit format) constitue le fromage le plus répandu de l’île. C’est un fromage de chèvre blanc, connu dès le XVII ème siècle. Il est fabriqué avec du lait de chèvre, des chèvres locales qui pâturent librement. Habituellement, il est non salé, mais il existe des variétés salées et épicées.
Le kolokassi
La patate douce d’Icarie! Le kolokassi (Colocasia esculenta) est une plante rare qu’on ne rencontre en Grèce qu’à Icarie, tandis qu’il est très répandu à Chypre. Il s’agit en réalité d’un bulbe, comme le céleri-rave, de forme conique, avec une peau épaisse brune ou violette. L’intérieur est blanc et assez dur, mais il s’attendrit à la cuisson et a un goût sucré. Les feuilles aussi se mangent quand elles ont été cuites. La plante appartient à la famille des Astéracées et au genre de l’Hélianthe. Elle a de grandes feuilles vertes qui souvent atteignent 1 à 2 mètres de longueur et des fleurs jaunes d’un diamètre de 5 à 10 centimètres, tandis que les tubercules ont une longueur de 7,5 à 10 centimètres et une épaisseur de 3 à 5 centimètres. Le kolokassi prospère dans des climats chauds et humides et sa culture à l’intérieur du sol dure à peu près 14 mois. On peut le trouver d’Octobre à Mars.
A Icarie, il pousse à proximité des cours d’eau et il est plus répandu dans la région de Rachès, à Manganitis et à Vrakadès. Historiquement, on considère qu’il a aidé significativement les habitants à survivre à la faim, pendant la 2ème guerre mondiale.
En aucun cas, il ne faut le consommer cru, parce qu’il contient des substances toxiques qui ne sont détruites que pendant la cuisson. Il a une grande valeur nutritive, est riche en vitamines, magnésium, phosphore, potassium, et est une excellente source de fer et de protéines. Il contient des fibres prébiotiques et est très riche en inuline. Il a des niveaux élevés de fructose, ce qui en fait une alternative au saccharose pour les diabétiques. Ainsi il est très bénéfique pour la santé et assez digeste.
Le kolokassi réclame un maniement particulier quand il s’agit de le nettoyer et de le couper. On ne le lave pas extérieurement, on se contente de bien le nettoyer et par la suite on retire la peau et on coupe l’intérieur.
Dans la cuisine Icarienne, les autochtones le servent surtout en salade, avec de l’ail pilé et naturellement le vin d’Icarie. En outre, on le cuit aussi avec des haricots ou on le prépare en soupe et encore rôti ou bouilli avec de la viande, comme une pomme de terre.
Les kaïssia
Les fruits ont une place particulière dans le régime méditerranéen et dans la cuisine icarienne. Les kaïssia occupent une place importante. C’est une variété d’abricot dont on mange jusqu’au noyau, qui a des propriétés anticancéreuses reconnues. Les fruits mûrissent habituellement au printemps ou au début de l’été. L’arbre peut atteindre une hauteur de 3 mètres. Jusqu’à la 2ème guerre mondiale, Icarie produisait et exportait beaucoup de ces abricots. Aujourd’hui, cependant, la production est modeste et les abricots sont consommés habituellement sous forme de sucreries à la cuillère. On rencontre les abricotiers au sud d’Icarie entre Xylosyrtis et Manganitis.
Le miel
Le miel d’Icarie, connu des autochtones sous le nom d’anamatomelo, c’est à dire le miel de bruyère (anama), est un des meilleurs de Grèce en qualité. Il est produit à partir d’un buisson de bruyère et il a une texture épaisse, par opposition à tous les autres miels. Les producteurs sont assez nombreux dans l’île et une Coopérative Apicole a été créée en 1988 par les apiculteurs de la région élargie de Rachès. Ce miel d’Icarie est reconnu sur le plan international pour ses propriétés bénéfiques qui contribuent à la longévité. D’autres variétés aussi sont produites dans l’île : du miel de pin, de thym, d’anthyllide et d’autres fleurs sauvages. Le miel qui est élaboré dans l’île est consommé comme produit culinaire dans la pâtisserie, mais il est utilisé aussi comme produit de beauté.
Les plantes aromatiques
La terre icarienne a à offrir une variété de plantes aromatiques, connues pour leur parfum enivrant et pour leur goût. Sur les montagnes, mais aussi dans les jardins, on peut trouver en abondance de l’origan, du thym, de la sauge, de la camomille, de la menthe sauvage, de la bruyère, du romarin, de la menthe verte, du fenouil, de la menthe poivrée, du millepertuis. Ces différentes plantes sont utilisées, outre la cuisine, à des fins pharmaceutiques et offrent aux Icariotes une longue et belle vie.
La chèvre
Les chèvres sauvages d’Icarie -ou raska- sont des chèvres blanches ou noires, de taille moyenne, qui pâturent librement. La viande est considérée comme très savoureuse et peu grasse. Nous rencontrons ces chèvres surtout dans les régions montagneuses de l’île. C’est le plat le plus populaire dans les fêtes et elle est consommée bouillie ou rôtie. Elle a représenté une importante nourriture de survie pour les habitants, pendant les siècles difficiles de la piraterie. Aux temps anciens, les habitants préparaient le pastourma icarien, une charcuterie salée, épicée et séchée, à base de viande de chèvre, qui, au mois d’août, était suspendue à l’air libre pour être conservée.
L’huile
L’huile d’olive d’Icarie constitue un produit à part pour l’île et ses habitants. Elle accompagne presque tous les plats de la cuisine locale. Elle est d’une excellente qualité et est très bénéfique pour la santé. La quantité produite est suffisante pour couvrir complètement la demande locale.
Le poisson
Les fruits de mer et les poissons d’Icarie, c’est vraiment ce qu’on fait de mieux ! La mer autour de l’île est limpide et riche en produits de la pêche de toute sorte. Chaque jour, des caïques sortent de tous les coins de l’île pour aller au large jusqu’aux îles Fourni et jusqu’à Samos, afin d’approvisionner les foyers et les tavernes en poissons et fruits de mer frais, comme les sars, les rascasses, les pageots, les poissons-perroquets, les poulpes et les calamars. Quand vous vous trouverez à Icarie, goûtez aux mezzés (amuse-gueule) de poissons passés au gril, servis avec du tsipouro (eau de vie) local ou de l’ouzo, à quelques pas de la mer.
Les sucreries à la cuillère
Les sucreries à la cuillère ont une place particulière dans la gastronomie d’Icarie. Chaque foyer prépare ses propres sucreries à partir de fruits locaux, comme les abricots, les oranges, les cerises ou la bergamote, et de roses. Aujourd’hui, il y a des producteurs locaux et des coopératives de femmes qui font commerce de ces produits conditionnés.
Les rafraîchissements
Icarie produit ses propres rafraîchissements ! Ce n’est pas très connu, mais une petite entreprise artisanale, qui suit une tradition inscrite dans le temps, produit des sodas à l’orange et au citron, en couvrant une grande partie des besoins de l’île.
Les spécialités
La gastronomie icarienne offre des recettes variées que peut goûter un visiteur dans l’île, comme le soufiko (un mélange de différents légumes), les kolokythokeftédès (boulettes de courgettes frites), les domatokeftédès (beignets de tomates frits), les révythokeftédès (croquettes de pois chiches frites), les tyropitakia à la kathoura (petits feuilletés au fromage) et d’autres feuilletés, comme la kolokythopita (feuilleté aux courgettes) et la chortopita (feuilleté aux différentes herbes qui poussent dans les jardins). Un autre plat traditionnel, le gamopilafo (un pilaf de riz et de viande), traditionnel dans les mariages, et naturellement des plats préparés avec la chèvre locale, comme la chèvre farcie avec du riz et différents aromates. Vous pouvez goûter tous les mets traditionnels dans les tavernes et restaurants de l’île. Bon appétit à vous !
La recette du soufiko
Le soufiko est un authentique plat d’été icarien, cuisiné avec de l’huile, qui convient aux végétariens. La recette, dont la tradition est inscrite dans le temps, est assez simple et le résultat très savoureux!
Ingrédients :
- 3 tomates moyennes
- 4-5 oignons secs
- 3 aubergines
- 5 courgettes moyennes
- 2 carottes
- 2 pommes de terre
- 2 gousses d’ail
- 1 tasse d’huile
- de l’eau
- du sel
- du poivre
- du concentré de tomates
- facultativement, un petit piment
Les quantités des ingrédients sont données à titre indicatif et peuvent être modifiées en fonction du nombre de portions. Quant aux légumes, les Icariotes utilisent habituellement ce qu’ils ont dans leurs jardins.
La réalisation
Nous coupons tous les légumes en gros morceaux. Nous les plaçons dans une grande poêle creuse. Nous les laissons sur le feu jusqu’à ce qu’ils se ramollissent et rendent leur eau. Ensuite nous versons l’huile et un peu d’eau pour qu’ils soient bien rissolés et qu’ils ne se dessèchent pas. Nous ajoutons du sel, du poivre et un peu de concentré de tomates pour que le soufiko prenne de la couleur et du goût. Facultativement, nous mettons un petit piment, si nous le voulons plus épicé.
Un secret!
Le soufiko est servi avec de la kathoura, le fromage local, et un peu de poivre fraîchement moulu.